La décision d'installer une piscine dans son jardin représente un investissement important, tant sur le plan financier que sur celui de la qualité de vie. Entre la piscine naturelle, qui séduit de plus en plus de propriétaires soucieux de l'environnement, et la piscine traditionnelle chlorée, qui reste une valeur sûre, le choix peut s'avérer complexe. Chaque option présente ses avantages et ses inconvénients, qu'il convient d'examiner attentivement pour faire le meilleur choix en fonction de ses besoins, de son budget et de ses convictions écologiques. Plongeons dans les détails de ces deux types de piscines pour vous aider à prendre une décision éclairée. Notez que les charmes d'une piscine lagon se placent à mi-chemin de ces deux types de piscines grâce à son aménagement à l'aspect naturel et son eau chlorée.
Caractéristiques techniques des piscines naturelles
Systèmes de filtration biologique : phytoépuration et lagunage
Les piscines naturelles se distinguent par leur système de filtration biologique, qui repose sur deux principes fondamentaux : la phytoépuration et le lagunage. Ces processus imitent les mécanismes naturels d'épuration de l'eau que l'on trouve dans les écosystèmes aquatiques. La phytoépuration utilise les capacités filtrantes des plantes aquatiques pour éliminer les polluants de l'eau, tandis que le lagunage fait intervenir des micro-organismes qui décomposent la matière organique.
Le système de filtration d'une piscine naturelle est généralement composé de plusieurs zones : une zone de baignade, une zone de régénération et une zone de filtration. L'eau circule entre ces différentes zones grâce à des pompes à faible consommation énergétique, assurant ainsi un renouvellement constant et une épuration efficace.
Matériaux écologiques : argile, géomembrane EPDM, galets
Les piscines naturelles privilégient l'utilisation de matériaux écologiques et durables pour créer un espace de détente au plus proche de la nature. L'argile, par exemple, est souvent employée pour son étanchéité naturelle et ses propriétés filtrantes. La géomembrane EPDM (Ethylène Propylène Diène Monomère) est un autre matériau de choix, apprécié pour sa résistance et sa longévité. Les galets et les pierres naturelles sont fréquemment utilisés pour créer des zones de transition entre la partie baignade et la zone de régénération, contribuant ainsi à l'aspect naturel de la piscine.
Ces matériaux s'intègrent parfaitement dans l'esthétique de votre jardin, créant une harmonie visuelle qui peut être particulièrement appréciée par ceux qui cherchent à créer un espace de détente naturel et apaisant.
Dimensionnement et zonage : baignade, régénération, filtration
Le dimensionnement d'une piscine naturelle doit pouvoir assurer son bon fonctionnement. En règle générale, la zone de baignade représente environ 50% de la surface totale, tandis que les zones de régénération et de filtration occupent l'autre moitié. Cette répartition permet d'obtenir un équilibre optimal entre l'espace dédié à la baignade et celui nécessaire à l'épuration de l'eau.
La zone de baignade est généralement plus profonde, avec une profondeur moyenne de 1,5 à 2 mètres. La zone de régénération, quant à elle, est moins profonde (environ 30 à 60 cm) pour permettre aux plantes aquatiques de s'y développer. La zone de filtration peut être intégrée à la zone de régénération ou constituer un espace distinct, selon la configuration choisie.
Plantes aquatiques oxygénantes : myriophylle, élodée, potamot
Les plantes aquatiques contribuent à l'oxygénation de l'eau, à l'absorption des nutriments et à la création d'un habitat pour les micro-organismes bénéfiques. Parmi les espèces les plus couramment utilisées, on trouve :
Le myriophylle, une plante immergée qui oxygène efficacement l'eau
L'élodée, connue pour sa capacité à absorber les nitrates et les phosphates
Le potamot, qui contribue à la clarification de l'eau et à la stabilisation des sédiments
Ces plantes, en plus de leur rôle fonctionnel, ajoutent une dimension esthétique à la piscine naturelle, créant un véritable écosystème aquatique dans votre jardin.
Spécificités des piscines traditionnelles chlorées
Systèmes de filtration mécanique et chimique
Contrairement aux piscines naturelles, les piscines traditionnelles reposent sur une combinaison de filtration mécanique et de traitement chimique pour maintenir la qualité de l'eau. Le système de filtration mécanique utilise généralement un filtre à sable ou à cartouche pour éliminer les particules en suspension dans l'eau. L'eau est aspirée par les skimmers et la bonde de fond, passe par la pompe, puis par le filtre avant d'être renvoyée dans le bassin.
Le traitement chimique, quant à lui, repose principalement sur l'utilisation de chlore ou de brome pour désinfecter l'eau. Ces produits éliminent les bactéries et les micro-organismes potentiellement nocifs, garantissant ainsi une eau saine pour la baignade. Cependant, l'utilisation de ces produits chimiques peut avoir des effets indésirables sur la peau et les yeux des baigneurs, ainsi que sur l'environnement.
Revêtements synthétiques : liner PVC, polyester, carrelage
Les piscines traditionnelles peuvent être réalisées dans une grande variété de revêtements. Le liner PVC est une option populaire en raison de son coût relativement bas et de sa facilité d'installation. Le polyester, plus durable, est apprécié pour sa résistance aux chocs et aux UV. Le carrelage, bien que plus onéreux, donnera un style original à votre piscine.
Ces revêtements synthétiques permettent une grande diversité dans le design de la piscine grâce à leur multitude de couleurs et de textures, pour s'adapter à tous les styles de jardins.
Équipements complémentaires : skimmers, pompes, projecteurs
Les piscines traditionnelles sont généralement équipées de nombreux accessoires visant à améliorer le confort et la facilité d'utilisation. Les skimmers, situés au niveau de la ligne d'eau, permettent d'aspirer les débris flottants à la surface. Les pompes assurent la circulation de l'eau et son passage à travers le système de filtration. Les projecteurs, quant à eux, permettent de profiter de la piscine en soirée.
D'autres équipements peuvent être ajoutés pour améliorer l'expérience de baignade, tels que :
Des systèmes de nage à contre-courant pour l'exercice
Des jets de massage pour la relaxation
Des escaliers et des échelles pour faciliter l'accès au bassin
Ces équipements contribuent à faire de la piscine traditionnelle un véritable espace de loisir et de bien-être, adapté à tous les membres de la famille.
Analyse comparative des coûts et de l'entretien
Investissement initial : terrassement, matériaux, main d'œuvre
L'investissement initial pour une piscine peut varier considérablement selon le type choisi. En général, une piscine naturelle nécessite un investissement initial plus important qu'une piscine traditionnelle, principalement en raison de la complexité du système de filtration biologique et de la superficie plus importante requise. Le terrassement, par exemple, sera plus conséquent pour une piscine naturelle qui comprend une zone de baignade et une zone de régénération.
Dépenses énergétiques : pompes, chauffage, éclairage
Côté dépenses énergétiques, les piscines naturelles ont généralement des coûts énergétiques plus faibles que les piscines traditionnelles. Leurs pompes de circulation fonctionnent à basse puissance et sont souvent utilisées de manière intermittente. De plus, les piscines naturelles ne nécessitent pas de chauffage, ce qui représente une économie notable.
En revanche, les piscines traditionnelles peuvent avoir des coûts énergétiques plus élevés, notamment si elles sont équipées d'un système de chauffage. Le fonctionnement continu de la pompe de filtration et l'utilisation d'équipements tels que les robots de nettoyage contribuent également à augmenter la consommation énergétique.
Produits d'entretien : chlore vs. bactéries bénéfiques
L'entretien d'une piscine naturelle repose principalement sur l'équilibre biologique du système, utilisant des bactéries bénéfiques pour maintenir la qualité de l'eau. Les coûts en produits d'entretien sont donc généralement plus faibles que pour une piscine traditionnelle. Cette dernière nécessite l'achat régulier de produits chimiques tels que le chlore, les régulateurs de pH, les algicides, etc.
Bien que le coût annuel en produits d'entretien soit plus élevé pour une piscine traditionnelle, il faut noter que les piscines naturelles peuvent nécessiter des interventions ponctuelles plus coûteuses, comme le remplacement de certaines plantes ou l'ajustement du système de filtration.
Fréquence des interventions : nettoyage, analyses d'eau
La fréquence et la nature des interventions diffèrent entre les deux types de piscines. Les piscines naturelles nécessitent un entretien régulier mais moins intensif : tailler les plantes, retirer les débris de la surface de l'eau et surveiller l'équilibre de l'écosystème. Les analyses d'eau sont moins fréquentes et moins complexes que pour une piscine traditionnelle.
Les piscines traditionnelles, quant à elles, demandent des interventions plus fréquentes et systématiques : nettoyage hebdomadaire du bassin, analyses régulières de l'eau (pH, chlore, alcalinité), ajustement des produits chimiques, nettoyage des filtres, etc. Ces opérations peuvent être chronophages ou nécessiter l'intervention d'un professionnel, ce qui peut engendrer des coûts supplémentaires.
Impact environnemental et intégration paysagère
Bilan carbone : fabrication, transport, utilisation
L'impact environnemental d'une piscine se mesure sur l'ensemble de son cycle de vie, de sa fabrication à son utilisation quotidienne. Les piscines naturelles présentent généralement un bilan carbone plus favorable que les piscines traditionnelles car leur construction fait appel à des matériaux plus écologiques et leur fonctionnement nécessite moins d'énergie et de produits chimiques.
Le bilan carbone d'une piscine traditionnelle est alourdi par la production et le transport des matériaux synthétiques, la fabrication des produits chimiques, et la consommation énergétique liée à son fonctionnement. Cependant, des progrès sont réalisés dans l'industrie pour réduire cet impact, notamment avec l'utilisation de systèmes de filtration moins énergivores.
Consommation d'eau : appoints, vidanges, évaporation
LLes piscines naturelles ont tendance à perdre plus d'eau par évaporation en raison de leur surface plus importante, mais elles ne nécessitent pas de vidanges régulières comme les piscines traditionnelles. Ces dernières doivent être partiellement ou totalement vidées périodiquement pour le nettoyage et le renouvellement de l'eau, ce qui peut aboutir à une consommation d'eau élevée.
Pour réduire la consommation d'eau, certains propriétaires optent pour des solutions innovantes comme la récupération des eaux de pluie ou l'installation de couvertures de piscine limitant l'évaporation. Ces dispositifs peuvent être mis en place aussi bien sur les piscines naturelles que traditionnelles.
Réglementation et normes applicables en France
Déclaration de travaux et permis de construire
En France, la construction d'une piscine, qu'elle soit naturelle ou traditionnelle, est soumise à une réglementation spécifique. Pour les piscines dont la superficie est inférieure à 10 m², aucune formalité n'est requise. En revanche, pour les piscines entre 10 et 100 m², une déclaration préalable de travaux est obligatoire. Au-delà de 100 m², un permis de construire est nécessaire.
Ces règles peuvent varier selon les communes et les zones d'habitation (zone protégée, secteur sauvegardé, etc.). Il est donc recommandé de se renseigner auprès de la mairie avant d'entamer tout projet de construction de piscine.
Normes NF EN 15288-1 et 2 pour la sécurité des piscines
Les piscines privées à usage familial sont soumises aux normes de sécurité NF EN 15288-1 et 2. Ces normes européennes définissent les exigences de sécurité pour la conception, le fonctionnement et la maintenance des piscines. Elles s'appliquent aussi bien aux piscines traditionnelles qu'aux piscines naturelles.
Parmi les points clés de ces normes, on trouve :
L'obligation d'installer un dispositif de sécurité normalisé (alarme, barrière, couverture ou abri)
Des recommandations sur la profondeur du bassin et la pente du fond
Des exigences concernant les systèmes de circulation d'eau et de filtration
Législation pour les piscines naturelles (arrêté du 14/09/2004)
Les piscines naturelles, bien qu'elles soient de plus en plus populaires, ne bénéficient pas encore d'une législation spécifique en France. Cependant, l'arrêté du 14 septembre 2004 relatif aux prescriptions techniques applicables aux piscines s'applique également aux piscines naturelles, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau.
Cet arrêté stipule que l'eau des bassins doit être filtrée, désinfectée et désinfectante. Pour les piscines naturelles, cela implique que le système de filtration biologique doit être suffisamment efficace pour garantir une qualité d'eau comparable à celle d'une piscine traditionnelle. Des contrôles réguliers de la qualité de l'eau peuvent être effectués pour s'assurer du respect de ces normes.
Tendances et innovations dans le secteur de la piscine
Piscines hybrides : compromis entre naturel et traditionnel
Face aux avantages et inconvénients des piscines naturelles et traditionnelles, une nouvelle tendance émerge : les piscines hybrides. Ces piscines combinent les meilleures caractéristiques des deux systèmes. Elles utilisent généralement un système de filtration biologique, complété par un traitement UV ou à l'ozone pour garantir une désinfection efficace de l'eau.
Les piscines hybrides permettent de bénéficier d'une eau plus naturelle et moins traitée, tout en conservant la facilité d'entretien et l'esthétique d'une piscine traditionnelle. Elles représentent une option intéressante pour ceux qui souhaitent créer un espace de détente écologique sans pour autant renoncer au confort d'une piscine classique.
Automatisation et domotique appliquées aux bassins
L'automatisation et la domotique révolutionnent la gestion des piscines, qu'elles soient naturelles ou traditionnelles. Des systèmes intelligents permettent désormais de contrôler et d'optimiser tous les aspects du fonctionnement d'une piscine :
Régulation automatique du pH et du traitement de l'eau
Gestion à distance via smartphone des équipements (pompes, éclairage, chauffage)
Nettoyage robotisé du bassin
Détection des fuites et surveillance de la consommation d'eau
Ces innovations contribuent à réduire la charge d'entretien pour les propriétaires tout en optimisant la consommation d'énergie et de produits. Pour les piscines naturelles, des systèmes spécifiques peuvent surveiller l'équilibre de l'écosystème et ajuster automatiquement les paramètres de filtration.
Nouvelles technologies de traitement : électrolyse, ozonation
De nouvelles technologies de traitement de l'eau visent à réduire l'utilisation de produits chimiques. Parmi ces innovations, on peut citer l'électrolyse et l'ozonation.
L'électrolyse au sel : Cette méthode transforme le sel dissous dans l'eau en chlore actif, afin de désinfecter sans ajout manuel de produits chimiques. Elle est de plus en plus utilisée dans les piscines traditionnelles et peut même être adaptée à certaines piscines naturelles.
L'ozonation : L'ozone est un puissant désinfectant qui élimine les bactéries, virus et algues sans laisser de résidus chimiques dans l'eau. Cette technologie est particulièrement intéressante pour les piscines naturelles car elle respecte l'équilibre biologique du bassin.
Ces nouvelles approches de traitement de l'eau permettent de réduire considérablement l'impact environnemental des piscines tout en garantissant une qualité d'eau optimale pour la baignade. Elles représentent un pas important vers des piscines plus écologiques et plus saines pour les utilisateurs.